Petit repas au clair de lune [Libre]

La nuit était tombée depuis quelques heures déjà. Plus rien ne bougeait sur la grande place à par un soldat aux ailes blanches, il faisait son tour de garde comme tous les soirs. Il s'arrêta et scruta le ciel. Il était tellement absorbé par les étoiles qu'il n'entendit pas quelqu'un s'approcher de lui par derrière. Un voix le fit sursauter.

"-Bonsoir soldat."
"-Oh, bonsoir chef."

Il se sentit soulagé, ce n'était que Seira qui devait avoir une insomnie. Pourtant, à y regarder de quelque chose avait changé sur le visage de la jeune fille : son oeil sanglant brillait un peu plus que d'habitude et ses traits avaient perdus leur beauté angélique pour laisser place à un visage un peu plus sombre et plus cruel. Le garde n'y prêta pas attention et se dit qu'il lui faudrait des lunettes.

"-Il fait frais."

Disant cela, Seira s'approcha un peu plus du jeune homme en uniforme, se blottissant presque contre lui. Il sentit le rouge lui monter aux joues quand elle avança son visage près du sien.

"-J'ai quelque chose à vous demander."
"-Dites le moi chef, je ferais tout mon possible pour vous aider."
"-J'ai soif, très soif."

Le garde perdit ses couleurs quand une lame froide toucha son cou. Il pensa qu'elle blaguait, qu'elle voulait lui faire peur mais il n'arrivait pas à s'en dissuader. Il faillit crier lais le poignard lui trancha net la gorge sans qu'il n'ait pus rien prononcer. Le sang gicla de la plaie béante, éclaboussant au passage le visage de la jeune fille puis le corps tomba par terre et une mare rouge se forma. Seira -ou plutôt l'autre- s'accroupit et commença à laper le liquide qui sortait à profusion de la coupure. Elle dégusta le sang de l'ange avec bonheur et elle le trouvait très bon, un peu jeune mais délicieux.

Quelques temps plus tard, elle se releva, les lèvres encore trempées. Elle s'éloigna et laissa le cadavre sur place, une charogne s'en occupera sûrement avant le lever du jour. L'ange s'assit sur un banc et nettoya minutieusement son arme avec un petit mouchoir en dentelle. Son odorat lui indiqua une présence assez proche, près du corps, un mangeur de chair sans doute.